Le cancer de la prostate

On découvre environ 53 000 nouveaux cas de cancer prostatique chaque année.

Le diagnostic et la prise en charge concernent le dépistage par dosage du PSA, les biopsies et l’IRM, la chirurgie coelioscopique assistée par robot Da Vinci et les ultra-sons focalisés (Focal One).

Il peut se présenter sous la forme d’une tumeur localisée (circonscrite à la prostate) ou sous une forme évoluée, avec des métastases ganglionnaires et osseuses. La prostate est une glande hormono-dépendante comme le sein chez la femme.Tous n’ont pas le même degré de gravité. 80 % sont découverts à un stade de début, localisé. Ceci incite à encourager le dépistage après 50 ans, comme le recommande l’Association Française d’Urologie qui permet de proposer un traitement permettant la guérison. Les résultats de l’étude PRECISION permettent de ne plus biopsier quand l’IRM est négative.

DEPISTAGE

Le dépistage est recommandé à partir de 50 ans. Il comprend un dosage du PSA (Prostate spécifique antigène) et un toucher rectal.

Le dépistage du cancer de la prostate doit être réalisé après information du patient. Le débat autour du dépistage ne doit pas entraîner une perte de chance d’être dépisté à temps pour ceux qui en ont besoin.

IRM prostate

Le diagnostic a été très amélioré par l’IRM prostatique, réalisée dans un centre de radiologie avec ses radiologues formés et experts en uro-radiologie. Cette IRM, réalisée avant les biopsies, permet de guider les prélèvements, en estimant de façon précise la présence ou non de cancer de prostate.

Le CHRU de Lille est l’un des premiers centres à avoir évalué la place de l’IRM, depuis 2002. Il participe à la formation des médecins régionaux et nationaux. 12 chercheurs dont 5 de l’équipe du Pr. VILLERS travaillent sur ce sujet au sein de l’unité CNRS, INSERM, Institut Pasteur de Lille, CHU Lille, UMR9020-U1277 – CANTHER – Cancer Heterogeneity Plasticity and Resistance to Therapies et en collaboration avec le Pr PUECH du service de radiologie du CHU.

Stades

Traitement

Il varie en fonction de la gravité de la tumeur (classification TNM), selon que le cancer est localisé ou métastatique, selon le volume tumoral et l’espérance de vie du patient. On sait en effet que dans bon nombre de cas, une tumeur prostatique connaît une évolution lente qui peut conduire, chez certains patients âgés, à proposer une simple surveillance.

Les traitements sont multiples, chaque méthode a ses bénéfices et ses effets secondaires.

La prostatectomie totale, qui consiste à enlever la prostate et les vésicules séminales, est un traitement indiqué en priorité dans les cas localisés chez les hommes de moins de 75 ans, et comporte des effets secondaires sexuels non négligeables. 150 prostatectomie totales ont été réalisées en 2023 au CHU de Lille.

La radiothérapie externe est proposée aux hommes de plus de 70 ans, ou en cas de stade évolué localement. Les protocoles sont variés avec augmentation de la précision (Cyber-Knife) et diminution du nombre de séances (Hypofractionnée)

La curiethérapie, technique qui consiste à implanter de façon permanente des grains d’iode radioactif 125 dans la prostate pour détruire la tumeur est une technique rarement proposée depuis 2015. Elle est remplacée par radiothérapie externe.

Des traitements mini-invasifs du type ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) sont disponibles. Il s’agit d’une méthode expérimentale que l’on réserve à des tumeurs peu agressives localisées à un lobe (hémi-ablation) ou à des récidives locales après radiothérapie chez des patients fragiles. Ce procédé, utilisant l’équipement Focal one®, consiste à administrer par voie endorectale des ultrasons qui élèvent la température cellulaire afin de détruire la tumeur. Lille est un des centres sélectionnés dans le cadre du forfait innovation de l’HAS pour proposer ce traitement, et 20 patients ont bénéficié de ce traitement en 2023 au CHU. 

Dans les tumeurs avancées, l’adjonction d’une hormonothérapie fait cesser la prolifération des cellules cancéreuses. Mais l’effet reste limité dans le temps car après 18 à 24 mois, les cellules cancéreuses ont tendance à échapper au traitement (On parle de résistance à la castration).

Il faut alors se tourner vers d’autres prises en charge (hormonothérapies de nouvelle génération, chimiothérapie, radiothérapie) qui procurent au patient un confort local, un soulagement des douleurs de compression.

Les formes peu agressives, non métastatiques peuvent également bénéficier de l’hormonothérapie au long cours, mais il faut surveiller les paramètres osseux, ces traitements étant réputés favoriser l’ostéoporose

Après une intervention chirurgicale

Le traitement des troubles sexuels et de l’incontinence urinaire est possible avec une prostatectomie totale pour cancer. Voici deux fiches informatives permettant de répondre aux questions post opératoires :

Source : Association Française d’Urologie