Le cancer du rein

Le cancer du rein est le troisième cancer urologique le plus fréquent après celui de la prostate et de la vessie. Il touche généralement deux fois plus d’hommes que de femmes.

Le CHRU de Lille est l’un des centres de référence du traitement du cancer du rein :

En 2018, 120 néphrectomies pour cancer ont été réalisées au CHRU

  • 50 totales dont 25 par voie coelisocopique
  • 70 partielles dont 63 par voie coelisocopique robot assistée

ainsi que 33 traitements thermo-ablatifs (4 radiofréquence et 29 cryothérapie) (Dr Renard, service de Radiologie)

Les deux reins en forme de haricots, longs de 12 cm chacun, sont situés dans les fosses lombaires à la hauteur des premières vertèbres et des deux dernières côtes. Le rein droit se niche sous le foie, le rein gauche contre la rate. En élaborant l’urine à partir du sang, ils assurent une fonction détoxicante qui permet d’éliminer les déchets et de maintenir constants l’équilibre hydroélectrique et acido basique du sang. Ce filtrage est élaboré par les néphrons pourvus d’un glomérule et d’un tube permettant l’écoulement de l’urine.

Les reins peuvent être endommagés par différentes pathologies dont le cancer responsable d’une tumeur se formant dans le tissu rénal (parenchyme).L’existence d’un seul rein ne nuit pas à la qualité de la fonction rénale.

Symptômes

Les symptômes cliniques d’un cancer du rein sont devenus aujourd’hui très rares car la très grande majorité des tumeurs rénales jusqu’à 70% sont découvertes fortuitement.

Toutefois la présence de sang dans les urines ou la survenue d’une douleur rénale ou d’une fièvre inexpliquée ont pu vous alerter. Aucun de ces signes n’est cependant spécifique.

Dans d’autres circonstances, la fatigue, la perte de poids ou l’élévation des globules rouges, lors d’un examen, sont considérées comme des signaux d’alarme. La découverte d’une tumeur solide du rein même de moins de 2 cm peut évoquer un cancer.

Diagnostic

Le diagnostic est fait dans 70% des cas de façon fortuite et dans 30% des cas à l’occasion d’un symptôme (douleurs, sang dans les urines, fatigue…). Il s’agit également d’une pathologie plus fréquente chez les patients en insuffisance rénale chronique.

Le bilan fait appel à l’imagerie par scanner et/ou IRM afin d’évaluer le degrés d’extension de la tumeur.

Traitement

Avant toute chirurgie, on s’assure du bon fonctionnement de l’autre rein et on vérifie, en cas de doute, l’extension veineuse en pratiquant un doppler ou une IRM. Cette extension peut modifier la tactique chirurgicale et éventuellent rendre souhaitable l’intervention d’un chirurgien cardio-vasculaire.

Le traitement est chirurgical dans la très grande majorité des cas. Différents critères vont rentrer en ligne de compte pour décider du traitement le plus adapté comme, entre autres, la taille.

Pour les tumeurs de plus de 7 cm l’intervention la plus classique est la néphrectomie élargie qui repose sur l’ablation de la totalité du rein. Elle peut se compléter d’une surrénalectomie selon la localisation de la tumeur rénale.

Pour les tumeurs de moins de 4 cm, une néphrectomie partielle doit être envisagée ce qui permet de conserver une partie du rein. Elle n’est cependant pas toujours techniquement réalisable.

Entre 4 et 7 cm, l’urologue décidera la meilleure stratégie entre néphrectomie élargie ou partielle.

L’opération peut se faire par voie ouverte ou par coelioscopie, c’est à dire que le chirurgien conduit l’intervention sous caméra en introduisant des instruments à l’intérieur du patient à travers la paroi abdominale par de petites incisions.

La prise en charge est chirurgicale et consiste selon les cas en l’ablation partielle ou totale du rein. L’abord mini-invasif par coelioscopie ou robot Da Vinci est privilégié.

Lorsqu’elle n’est pas possible, une chirurgie classique par lombotomie ou laparotomie est proposée. Dans certaines situations, une chirurgie lourde peut être réalisée en collaboration avec les chirurgiens cardio-vasculaires. Le traitement conservateur par radiofréquence est également une des options de traitement.

Le tiers d’un rein suffit à assurer l’autonomie sur le plan de la fonction rénale.L’extension métastatique impose en complément le recours à un traitement complémentaire le plus souvent par des médicaments appelés antiangiogéniques.

Suivi

Le suivi s’étale sur 5 à 10 ans en raison de récidives possibles à distance dont la fréquence est variable en fonction du stade initial de la maladie. Il comporte une créatininémie et une tomodensitométrie (TDM) thoraco abdominale répétées chaque année pour les formes de bon pronostic, deux fois par an pour les autres formes. Dans le cadre d’une néphrectomie partielle, la tomodensitométrie est souhaitable entre 3 et 6 mois après l’opération, suivie d’une TDM thoraco abdominale annuelle.

Source : Association Française d’Urologie